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MYRTE de NIVELLE ou TAFELTAST - Myrtus nivellei

Publié le par Tazawit

  Sur le tassili Irherir j'y ai enfin reconnu le MYRTE de NIVELLE ou TAFELTAST - Myrtus nivellei, je l'avais observé en Ahaggar sans savoir ce que cela était. Cette fois, la cueillette de Mohamed, pour mettre dans le thé à des fins médicinales, aura attiré mon attention, je suis donc partie à la recherche de l'arbuste et je l'ai trouvé

MYRTE NIVELLE

Ci-dessous plus d'information sur cette plante

 Référence :

"Surviving in Mountain Climate Refugia : New Insights from the Genetic Diversity and Structure of the Relict shrub Myrtus nivellei (Myrtaceae) in the Sahara Desert", Jérémy Migliore, Alex Baumel, Marianick Juin, Bruno Fady, Anne Roig, Nathalie Duong et Frédéric Médail, PLOS ONE, Septembre 2013

Contact chercheur

Jéremy MIGLIORE, Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE), CNRS/Université Aix-Marseille/IRD/Université d’Avignon.
Tél. : 04 42 90 84 57
Mél : jeremy.migliore@imbe.fr

© Jérémy Migliore

Présent dans les seuls massifs montagneux du Sahara, lemyrte de Nivelle a fait preuve d’une remarquable capacité de survie face aux changements climatiques successifs

Comment le myrte a survécu dans les montagnes-refuges du Sahara ?

Cousin du myrte commun de Méditerranée, le myrte de Nivelle subsiste depuis 1 million d’années en plein cœur du Sahara. Grâce aux travaux de l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale à Marseille (IMBE - CNRS/Université Aix-Marseille/IRD/Université d’Avignon), on en sait plus aujourd’hui sur la façon dont cette plante a fait face à la succession d’épisodes climatiques humides puis arides qui ont marqué l’histoire de la région.

C’est une plante arbustive qu’on trouve exclusivement dans les massifs montagneux du Sahara central. Arrivée il y a 1 million d’années des rives méditerranéennes à la faveur d’un des nombreux épisodes humides qui ont jalonné l’histoire de ce désert, le myrte de Nivelle survit depuis dans ces forteresses de pierre séparées de plusieurs centaines de kilomètres. Pour percer le secret de cette longévité, des chercheurs de l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale de Marseille (CNRS/Université Aix-Marseille/IRD/Université d’Avignon) se sont livrés à une vaste étude génétique dont les résultats sont publiés ces jours-ci dans PLOS ONE. « Au total, 215 échantillons de myrte récoltés dans trois massifs du sud algérien - Hoggar, Tassili n’Ajjer et Tassili n’Immidir - ont été analysés » détaille Jérémy Migliore, le premier auteur de l’article, post-doctorant à l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE).

Première découverte : les myrtes de chaque massif constituent des groupes génétiques bien distincts, une différenciation due à l’isolement de ces massifs durant les périodes arides. Quelques individus, notamment du Tassili n’Ajjer, sont néanmoins proches de ceux du Hoggar, n’excluant pas d’anciennes connexions durant les épisodes pluviaux - une hypothèse renforcée par les pollens fossiles qui suggèrent une distribution du myrte beaucoup plus étendue lors des deux dernières périodes humides. « Lorsque les conditions sont réunies, la plante fait preuve d’un remarquable dynamisme », commente le chercheur.

Mais les capacités de réponse du myrte du Sahara vont bien au-delà : les chercheurs ont en effet eu la surprise de découvrir une cinquantaine de clones – des individus au profil génétique rigoureusement identique - parmi leurs échantillons ! Preuve que la plante utilise le clonage pour se reproduire, en plus de la reproduction sexuée par pollinisation et essaimage des fruits par les oiseaux : arrachés par le vent ou les crues violentes des oueds, certains morceaux de plante vont faire racine un peu plus loin. « Cette stratégie qu’on ne retrouve pas chez le myrte commun de Méditerranée augmente les chances de reproduction dans des environnements difficiles », explique Jérémy Migliore. Des découvertes rassurantes, qui confirment que les plantes ne sont pas sans ressources face aux bouleversements climatiques actuels.

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